Extrait :
Jeune encore, John Courtenay Boot s était acquis, selon son éditeur, «une situation solide et enviable dans les lettres contemporaines». Chacun de ses romans tirait à quinze mille exemplaires, enlevés bon an mal an par des lecteurs fidèles dont il avait tout sujet de respecter le goût et le jugement. Entre deux romans, il soignait sa cote auprès des intellectuels en confectionnant, sans presque se soucier du profit, quelque ouvrage d'histoire ou récit de voyage parfumé à la dernière mode. L'exemplaire dédicacé de ses éditions originales se revendait parfois jusqu'à trente pour cent au-dessus du prix payé au libraire. Ayant débuté à dix-huit ans par une Vie de Rimbaud, il en était, avec Temps perdu, récit de ses aventures chez les Indiens de Patagonie où l'abus délibéré de la litote laissait entendre des choses épouvantables, à son huitième livre, dont la plupart des commensaux habituels de Lady Metroland étaient capables de citer trois ou quatre titres. Très répandu dans ce monde charmant, il faisait le plus grand cas de la belle Mrs Algernon Stitch qui en était l'un des fleurons et, comme tous ceux qui la fréquentaient, lui apportait volontiers l'ordinaire de ses ennuis pour en recevoir la solution.
Ce fut avec cette intention que, par un matin frisquet de juin, il traversa le parc pour aller sonner à sa porte, celle d'un merveilleux petit hôtel particulier de Nicholas Hawksmoor dissimulé au fond d'une impasse, non loin du palais de Saint-James.
Algernon Stitch était debout dans le hall, coiffé d'un chapeau melon, serrant de sa main droite passée dans la manche de son pardessus une valise cramoisie aux armes royales, la gauche farfouillant dans la poche intérieure et gênée par un parapluie glissé sous le bras. Comme il avait aussi, plié entre les dents, un journal du matin, les paroles qu'il émettait étaient confuses :
- B'sang, m'en sortirai jamais ! reconnut cependant John Boot.
Mais le domestique qui avait ouvert la porte arrivait à la rescousse.
Il se saisit d'abord du parapluie et de la valise et les déposa prestement sur la table, puis dégagea le pardessus qu'il présenta en pied à son maître, tandis que John Boot délestait le ministre de son journal.
- Merci. Merci infiniment. Bien aimable. Venu voir Julia, eh ?
D'en haut, de très haut, le long des spirales majestueuses du grand escalier, descendit un filet de voix étonnamment sonore pour son volume :
- Tâchez de ne pas être en retard pour le dîner, Algy. Nous avons les Kent.
Revue de presse :
"Thoroughly enjoyable, uproariously funny."―New York Times Book Review
"Ingenious, satirical, extremely funny...Mr. Waugh's ribald wit spurts in a brisk unininterrupted flow upon the caprices of sensational journalism. Scoop is entertaining reading all through, with more than a single good laugh or chuckle to the page."―Times Literary Supplement
"Urban malice as bright and sharp as tin; it is not only delightful but true."―Otis Ferguson, The New Republic
"A brilliant, accomplished novel...fast, furious, and hilarious."―Terence Holliday, Saturday Review
"With this book, England's wittiest novelist sets a new standard for comic extravaganza....The one real message concerning Scoop is that it is thoroughly enjoyable, uproariously funny, and that everyone should get a copy at once."―Robert Van Gelder, New York Times Book Review
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